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inséparables du malheur de la Créature.

Passons à la volupté & à ce qu’on appelle les plaisirs. S’il était aussi vrai, que nous avons démontré qu’il est faux, que la meilleure partie des joies de la vie consiste dans la satisfaction des sens ; si de plus, cette satisfaction est attachée à des objets extérieurs capables de procurer par eux-mêmes, & en tout temps des plaisirs proportionnés à leur quantité & à leur valeur ; un moyen infaillible d’être heureux, ce serait de se pourvoir abondamment de ces choses précieuses qui sont nécessairement la félicité. Mais qu’on étende tant qu’on voudra l’idée d’une vie délicieuse, toutes les ressources de l’opulence ne fourniront jamais à notre esprit un bonheur uniforme & constant. Quelque facilité qu’on ait de multiplier les agréments, en acquérant tout ce que peut exiger le caprice des