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ments si bien préparés, de parties si délicieuses, de quarts d’heure si voluptueux qu’elle ne puisse déranger, troubler, empoisonner. On pourrait avancer qu’en estimant le bonheur, non par la possession de tous les avantages auxquels il est attaché ; mais par la satisfaction intérieure que l’on ressent, rien n’est plus malheureux qu’une Créature lâche & peureuse. Mais si l’on ajoute à tous ces inconvénients, les faiblesses occasionnées & les bassesses exigées par un amour excessif de la vie ; si l’on met en compte toutes ces actions sur lesquelles on ne revient jamais qu’avec chagrin, quand on les a commises, & qu’on ne manque jamais de commettre, quand on est lâche ; si l’on considère la triste nécessité de sortir perpétuellement de son assiette naturelle, & de passer de perplexité en perplexité, il n’y aura