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proie & se dévore. La santé de l’âme demande les mêmes attentions ; cette partie de nous-mêmes a des exercices qui lui sont propres & nécessaires : si vous l’en privez, elle s’appesantit & se détraque. Détournez les affections & les pensées de leurs objets naturels, elles reviendront sur l’esprit, & le rempliront de désordre & de trouble.

Dans les animaux & les autres Créatures, à qui la Nature n’a pas accordé la faculté de penser dans ce degré de perfection que l’homme possède ; telle a du moins été sa prévoyance, que la quête journalière de leur vie, leurs occupations domestiques, & l’intérêt de leur espèce consument tout leur temps, & qu’en satisfaisant à ces fonctions différentes, la passion les met toujours dans un agitation proportionnelle à leur constitution. Qu’on tire ces Créatures de