Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/239

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus doux pour celui qui les a soigneusement conservées.

Deux choses qui doivent horriblement tourmenter toute Créature raisonnable ; c’est le sentiment intérieur d’une action injuste, ou d’une conduite odieuse à ses semblables ; ou le souvenir d’une action extravagante, ou d’une conduite préjudiciable à ses intérêts & à son bonheur.

De ces tourments, c’est le premier qu’on appelle proprement en Morale ou Théologie, Conscience. Craindre un Dieu, ce n’est pas avoir pour cela de la Conscience. Pour s’effrayer des malins esprits, des sortilèges, des enchantements, des possessions, des conjurations & de tous les maux qu’une nature injuste, méchante & diabolique peut infliger, ce n’est pas en être plus consciencieux. Craindre un Dieu, sans être ni se sentir coupable de quelqu’action