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tranquille & douce, plus les moindres contretemps, les accidents les plus légers, & les plus frivoles chagrins sont impatientants, désagréables & cuisants pour elle ; que plus elle est indépendante & libre, plus il est aisé de la mécontenter, de l’offenser & de l’irriter, & que par conséquent plus elle a besoin du secours des affections sociales pour se garantir de la férocité. C’est ce que l’exemple des tyrans dont le pouvoir fondé sur le crime, ne se soutient que par la terreur, prouve suffisamment.

Quant à la tranquillité d’esprit. Voici comment on peut se convaincre qu’il n’y a que les affections sociales qui puissent procurer ce bonheur. On conviendra, sans doute, qu’une Créature telle que l’Homme, qui ne parvient que par un assez long exercice, à la maturité d’entendement & de raison, a appuyé ou