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sements semblables, on conviendra qu’ils supposent essentiellement un tempérament libre d’inquiétude, d’aigreur & de dégoût ; un esprit tranquille, satisfait de lui-même, & capable d’envisager sa condition propre sans chagrin. Mais cette disposition de tempérament & d’esprit, si nécessaire à la jouissance des plaisirs, est une suite de l’économie des affections.

Quant au tempérament, nous sçavons par expérience qu’il n’y a point de fortune si brillante, de prospérité si suivie, d’état si parfait que l’inclination & les désirs ne puissent corrompre, & dont l’humeur & les caprices n’épuisassent bientôt les ressources, & ne ressentissent l’insuffisance. Les appétits désordonnés sèment la vie d’épines. Les passions effrénées sont troublées dans leur cours par une infinité d’obstacles, quelquefois