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autre quelque bien gardé qu’il puisse être. Dans ces Républiques de l’antiquité, où les peuples nés libres ont été quelquefois subjugués par l’ambition d’un Citoyen, on a vû des exemples de ce courage, & des usurpateurs punis malgré leur vigilance, des cruautés qu’ils avoient exercées ; on a vû des hommes généreux tromper toutes les précautions possibles, & assurer par la mort des tyrans, le salut & la liberté de leur patrie[1].

  1. J’ai crû devoir rectifier ici la pensée de M. S. qui nomme hardiment & conséquemment aux préjugés de sa nation, vertu, courage, héroisme le meurtre d’un Tyran en général. Car si ce Tyran est Roi par sa naissance ou par le choix libre des peuples, il est de principe parmi nous que se portât-t’il aux plus étranges excès, c’est toujours un crime horrible que d’attenter à sa vie. La Sorbonne l’a décidé en 1626. Les premiers fidelles n’ont pas cru qu’il leur fût permis de conspirer contre leurs persécuteurs, Neron, Dece, Dioclétien, &c. & Saint Paul a dit expressément, Obedite præpositis vestris etiam discolis, & subjacete eis.