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rence du cœur : elle veut qu’on rende à Dieu, aux autres & à soi-même, tout ce qu’on leur doit, sans remplir une de ces obligations, au préjudice d’une autre. Elle sait les concilier entre elles par une subordination sage & mesurée.

Mais si d’un côté les affections sociales peuvent être trop énergiques. De l’autre, les passions intéressées peuvent être trop faibles. Si, par exemple, une Créature, ferme les yeux sur les dangers & méprise la vie ; si les inclinations utiles à sa défense, à son bien-être & à sa conservation, manquent de force ; c’est assurément un vice en elle, relativement aux desseins & au but de la Nature. Les loix & la méthode qu’elle observe dans ses opérations, en sont des preuves autentiques. Dira-t-on que le salut de l’Animal entier l’intéresse moins que celui d’un membre, d’un organe ou d’une