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encore : « Cet homme est son propre bourreau. » Une autre fois on conviendra « qu’il y a des passions, des humeurs, tel tempérament capable d’empoisonner la condition la plus douce, & de rendre la Créature malheureuse dans le sein de la prospérité. » Tous ces raisonnements contradictoires ne prouvent-ils pas suffisamment que nous n’avons pas l’habitude de traiter des sujets moraux, & que nos idées sont encore bien confuses sur cette matière.

Si la constitution de l’esprit nous paraissait telle qu’elle est en effet ; si nous étions bien convaincus qu’il est impossible d’étouffer une affection raisonnable, ou de nourrir un penchant vicieux, sans attirer sur nous une portion de cette misère extrême dont nous convenons que la dépravation complette est toujours accompagnée, ne reconnoîtrions