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le mal est fait ; si la Créature furieuse du coup qu’elle a reçu, se récrie contre le sort, s’emporte & déteste sa condition, il faut avouer que cet emportement est vicieux dans sa nature & dans ses suites ; car il déprave le tempérament en le tournant à la colère, & trouble dans l’accès cette économie tranquille des affections, si convenable à la Vertu : mais avouer que cet emportement est vicieux, c’est reconnaître que dans les mêmes conjonctures, une patience muette & qu’une modeste fermeté seraient des Vertus. Or, dans l’hypothèse de ceux qui nient l’existence d’un Etre suprême, il est certain que la nécessité prétendue des causes ne doit amener aucun phénomène qui mérite leur haine ou leur amour, leur horreur ou leur admiration. Mais comme les plus belles réflexions du monde sur le