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naître que d’un grand amour de la Vertu, & conserve par conséquent toute la dignité de son origine. Car ce désir n’est point un sentiment intéressé ; l’amour de la Vertu n’est jamais un penchant vil & sordide ; le désir de la vie par amour de la Vertu, ne peut donc passer pour tel. Mais si ce désir d’une autre vie naissait de l’horreur ou de la mort ou de l’anéantissement ; s’il était occasionné par quelque affection vicieuse, ou par un attachement à des choses étrangères à la Vertu, il ne serait plus vertueux.

    établi dans le monde, qui ait proposé aux hommes des récompenses à venir dignes d’eux, Le Juif content du bonheur temporel ne connoissoit guéres d’autres espérances. L’Egyptien se promettoit à force de bien vivre, de devenir un jour Eléphant blanc. Le Payen comptoit se promener dans les Champs Elizées, boire le Nectar & se repaître d’Ambroisie. Le Mahométan privé de Vin par sa Loi & voluptueux par tempérament, espere s’enyvrer éternellement entre des Houris grises, rouges, vertes & blanches. Mais le Chrétien jouira de son Dieu.