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C’est ainsi qu’un amour excessif de la vie peut nuire à la Vertu, affoiblir l’amour du bien public & ruiner la vraie piété ; car plus cette affection sera grande, moins la Créature sera capable de se résigner sincèrement aux ordres de la Divinité : & si par hasard l’espoir des récompenses à venir était, à l’exclusion de tout amour, le seul motif de sa résignation ; si cette pensée excluait absolument en elle tout sentiment libéral & désintéressé, ce serait un vrai marché qui n’indiquerait ni Vertu ni Mérite, & dont voici, à proprement parler, la cédule : « Je résigne à Dieu ma vie & mes plaisirs présents, à condition d’en recevoir en échange une vie & des plaisirs futurs qui valent infiniment mieux. »

Quoique la violence des affections privées puisse préjudicier à la Vertu ;