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la plus auguste. Quelle honte n’aurait-il pas de commettre une action odieuse en cette compagnie ? quelle satisfaction, au contraire, d’avoir pratiqué la Vertu en présence de son Dieu ; quand même déchiré par des langues calomnieuses, il serait devenu l’opprobre & le rebut de la société ? Le Théisme favorise donc la Vertu ; & l’Athéisme, privé d’un si grand secours, est en cela défectueux.

Considérons à présent ce que la crainte des peines à venir & l’espoir des biens futurs occasionneraient dans la même croyance, relativement à la Vertu. D’abord il est aisé d’inférer de ce que nous avons dit ci-devant, que cet espoir & cet effroi ne sont pas du genre des affections libérales & généreuses, ni de la nature de ces mouvements qui complètent le mérite moral des actions. Si ces motifs ont une influence pré-