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excellentes, louables, & saintes, si quelque culte dépravé les ordonne[1].

  1. Sans entrer dans un long détail sur cette matière, je citerai seulement deux exemples qu’on lit chap. 2. sect. 9. pag. 20. de l’Essai Philosophique sur l’entendement humain : il est difficile de se refuser au témoignage d’un Voyageur, lorsqu’il est scellé de l’autorité d’un Ecrivain tel que Lock. Les Topinambous ne connoissent pas de meilleurs moyens pour aller en Paradis que de se venger cruellement de leurs ennemis & d’en manger le plus qu’ils peuvent. Ceux que les Turcs canonisent & mettent au nombre des Saints, menent une vie qu’on ne peut rapporter sans blesser la pudeur, Il y a sur ce sujet un endroit fort remarquable dans le voyage de Baum-Garten. Comme ce Livre est assez rare, je transcrirai ici le passage tout au long dans la même langue qu’il a été publié. Ibi (scil. prope Belbes in Ægypto) vidimus sanctum unum Saracenicum inter arenarum cumulos, ita ut ex utero matris prodiit, nudum sedentem. Mos est, ut didicimus, Mahometistis, ut eos qui amentes & sine ratione sunt, pro sanctis colant & venerentur. Insuper & eos qui, cum diu vitam egerint, inquinarissimam, voluntariam demum pœnitentiam & paupertatem, sanctitare venerandos deputant. Ejusmodi vero genus hominum libertarem quamdam effrænem habent, domos quas volunt intrandi, edendi, bibendi, & quod majus est concumbendi : ex quo concubitu si proles secuta fuerit, sancta similiter habetur. His ergo hominibus