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les autres premiers arguments catégoriques, ſans qu’il ſoyt beſoin de nous arreſter plus longtemps à ces choſes. Au reſte ces argumentations indémontrables dans leſquelles les dogmatiques font conſiſter le fondement des ſyllogiſmes, étant vicyeuſes par ſuperfluyté, toute la dialectique eſt renverſée par cette ſuperfluyté : puiſque nous ne pouvons pas diſcerner les arguments vicyeux par ſuperfluyté, & par conſéquent malpropres à conclure, d’avec ceux qui font concluants.

Que ſi quelques-uns n’approuvent pas que les argumentations n’aient qu’une ſeule prémiſſe, ceux là ne font pas plus croyables qu’Antipater, qui ne rejette pas ces arguments. Voilà les raiſons qui font que l’on ne peut point juger quelle doit eſtre cette argumentation, que les dialecticyens diſent avoir la vertu de conclure. Mais de plus on ne peut pas juger quel doit eſtre un argument pour eſtre vrai, ſoyt par les raiſons que nous avons dites, ſoyt parce que le conſéquent doit eſtre vrai néceſſairement. Car ou la concluſion que l’on dit eſtre vraie, eſt évidente, ou elle eſt obſcure. Mais elle ne peut pas eſtre évidente, car en ce cas elle n’auroit pas beſoin de prémiſſes pour la manifeſter, ſi elle tomboit par elle meſme ſous nos ſens, & elle ne ſeroit pas moins évidente que ſes prémiſſes. Que ſi elle eſt obſcure, parce que la controverſe des choſes obſcures nous a