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re qu’il n’y en a point, pourvu que l’on renverſe en particulier chacune des choſes qui ſont compriſes dans la notion qu’ils en donnent.

Par exemple, l’argument eſt compoſé de propoſitions : mais les choſes compoſées ne peuvent pas exiſter, ſi les choſes dont elles font compoſées, n’exiſtent toutes enſemble, comme cela eſt évident à l’égard d’un lit & d’autres compoſez ſemblables : Or les parties de l’argument n’exiſtent point enſemble ; car quand nous diſons la première des prémiſſes, la ſeconde, ni la concluſion n’exiſtent pas encore, & quand nous diſons la ſeconde, la première n’exiſte plus, & la concluſion n’exiſte pas encore, & enfin quand nous prononçons la concluſion, les prémiſſes n’exiſtent plus : Donc les parties de l’argument n’exiſtent point enſemble, & par conſéquent il ſemble que l’argument n’exiſte pas non plus.

Outre cela on ne ſauroit comprendre quel doit eſtre un argument qui a la force de conclure ; car ſi on prétend le diſcerner par la bonté de la conſéquence du Connexum, comme cette conſéquence du Connexum eſt quelque choſe de ſi controverſée qu’on ne peut pas la connaître, & que peut-eſtre meſme ne peut-on pas concevoir ce que c’eſt que le Connexum, (comme nous l’avons foit voir