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Chap. XII. De la démonſtration.

ΙL eſt donc évident, par ce que nous avons dit précédemment, que la démonſtration n’eſt point une choſe dont on puiſſe dire certainement qu’elle eſt. Car ſi nous nous abſtenons de juger du ſigne, la démonſtration étant elle meſme un ſigne, il faut que nous nous abſtenions auſſi de juger s’il y en a quelqu’une, puiſque nous trouverons que les arguments qui ont été propoſez touchant le ſigne, peuvent eſtre appliquez auſſi contre la démonſtration, en ce qu’elle ſe rapporte à quelque choſe comme le ſigne, & que de meſme elle eſt explicative de ſa concluſion : d’où il ſuit que l’on peut dire contre la démonſtration à peu près les meſmes choſes que nous avons dites contre le ſigne.

Mais pour traiter ſéparément de la démonſtration, comme je le prétends faire en peu de mots, je tacherai d’expliquer ſuccinctement ce que les dogmatiques entendent par une démonſtration. La démonſtration, diſent-ils, eſt un argument qui en concluant par des prémiſſes avouées & indubitables, développe & démontre ſa concluſion qui avoit été auparavant obſcure. Expliquons cette définition.

L’argument eſt, ſelon les dogmatiques,