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fiez par des autres ſignes évident : la ſuppoſition ſe renverſe donc elle meſme.

Si donc les ſignes ne ſont ni tous évidents, ni tous obſcurs, & qu’il n’y ait point d’autres ſignes imaginables, comme le diſent les dogmatiques eux meſmes ; il n’y aura point de ſignes. Il ſuffit maintenant d’avoir dit ce peu de choſes entre pluſieurs que j’aurais pu ajouter, pour montrer qu’il n’y a point de ſigne d’indication. A préſent nous rapporterons quelques raiſons qui font voir qu’il peut y avoir quelque ſigne, afin de démontrer par là l’égalité des raiſons contraires.

Ou les raiſons, que l’on apporte contre l’exiſtence du ſigne, ſignifient quelque choſe, ou elles ne ſignifient rien ; ſi elles ne ſignifient rien, comment peuvent-elles renverſer l’exiſtence du ſigne ? Que ſi elles ſignifient ce que c’eſt que le ſigne, ou bien ces raiſons que l’on apporte contre le ſigne ſont démonſtratives, ou bien elles ne le ſont pas : ſi elles ne le ſont pas, elles ne démontrent pas qu’il n’y a point de ſigne ; & ſi elles le ſont, comme la démonſtration eſt une eſpèce de ſigne, & qu’elle démontre ſa concluſion, elle ſera un ſigne. C’eſt pourquoy voicy comme quelques-uns raiſonnent. S’il y a quelque ſigne, il y a un ſigne, & s’il n’y a point de ſigne, il y a un ſigne : (car on ne peut pas