Page:Sextus Empiricus - Les Hipotiposes pirroniennes.djvu/214

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui ſe font connaître à nous par elles meſmes ; comme, par exemple, qu’il eſt jour. Ils ajoutent que les choſes tout à foit obſcures ſont celles dont la nature ne permet pas que nous les comprenions ; comme de ſavoir ſi le nombre des étoiles eſt pair. Que celles ; qui ſont obſcures pour un temps ſont celles qui étant évidentes de leur nature, nous ſont néanmoins obſcures pour quelque temps, à cauſe de certaines circonſtances extrinsèques ; comme la ville d’Athènes, où je n’ai pas encore été m’eſt obſcurément connue pour un temps. Que les choſes obſcures de leur nature ſont celles dont la nature ne permet pas qu’elles nous ſoyent évidentes ; comme les pores du corps que nous nous imaginons par la penſée, car on n’aperçoit jamais ces pores par eux meſmes, mais on peut croire qu’on les connaît par d’autres choſes, comme par les ſueurs ou par quelque autre choſe ſemblable.

Les dogmatiques diſent donc, que les choſes évidentes n’ont pas beſoin de ſigne, parce qu’on les connaît par elles meſmes, & que les choſes tout à foit obſcures n’en ont pas beſoin non plus, parce qu’on ne peut aucunement les connaître. Mais que celles qui ſont incertaines pour quelque temps, & celles qui ſont incertaines de leur nature, ſe connaiſſent par des ſignes, non pas toutes par de meſmes ſignes, mais les incertaines, ou obſcures pour un temps par des ſignes d’avertiſ-