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Oui, les lois sont impuissantes à transformer la société ; et les assemblées parlementaires sont lamentables ; et il n’y a rien à attendre des gouvernements. Mais ce que les législations ne peuvent faire, les manifestations et les grèves le feront ; et les assemblées syndicales tiendront les promesses de leurs piteuses devancières : les Chambres. Enfin il faut tout attendre du prolétariat conscient qui… et qui… et que…

Jadis, les bons gogos crurent qu’il suffisait d’envoyer dans l’hémicycle du Palais Bourbon de bons députés choisis avec soin parmi les candidats les plus phraseurs pour obtenir par la voie tranquille des réformes la réalisation des rêves de liberté et de bonheur. Aujourd’hui que le réformisme légalitaire a fait faillite, le réformisme syndical lui a succédé. C’est désormais le syndicat qui par l’action directe réalisera… tout ce que vous voulez !