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du tout que nous soyons certains. Ce qui est sûr c’est qu’on y voit saillir encore en un plein relief cette hiérarchie de classes qui s’est plus tard résolue dans le régimes des castes. Il est pourtant indubitable que, dès la période védique, les causes avaient commencé d’agir qui, par leur action combinée et suivie, devaient sur le vieux tronc âryen greffer un ordre nouveau.

Les âryens de l’Inde et les âryens du monde classique partent des mêmes prémisses. Combien les conséquences sont de part et d’autre différentes !

À l’origine, les mêmes groupes, gouvernés par les mêmes croyances, les mêmes usages. En Grèce et en Italie, ces petites sociétés s’associent et s’organisent. Elles s’étagent en un système ordonné. Chaque groupe conserve dans sa sphère d’action sa pleine autonomie ; mais la fédération supérieure qui constitue la cité embrasse les intérêts communs et régularise l’action commune. Le chaos prend forme sous la main des Grecs. Les organismes disjoints se soudent en une unité plus large. Au fur et à mesure qu’elle s’achève, l’idée nouvelle qui en est l’âme latente, l’idée politique, s’ébauche. Comme la caste, la cité est issue de la constitution primitive commune ; jetée dans le moule des mêmes règles religieuses, des mêmes