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SECONDE RÊVERIE.


La multitude illimitée des êtres simples compose l’universalité absolue des choses, l’univers qui est. Ces êtres essentiels, primitifs ou élémentaires, perpétuellement unis et séparés par un mouvement général et éternel, produisent la nature effective, l’univers tel qu’il est.

Toute agrégation d’êtres simples forme un composé unique et distinct ; un nouvel être individuel qui existe positivement et particulièrement[1].

Plus cette agrégation est composée, plus elle peut perdre ; plus elle est organisée, plus elle peut être altérée ; plus il y a hors d’elle de forces qui pourroient la dissoudre, plus il faut en elle de forces, de résistance. Un composé peu organisé résiste par l’effort intérieur de

  1. Sans doute nul autre composé ne lui est exactement semblable dans l’universalité de ses principes et de ses rapports ; ceci sera plus développé ailleurs.