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SOMMAIRE
De la douzième Rêverie.



De ce mot de la philosophie des Grecs : vis pour mourir. Des suppositions gratuites, et des contradictions qu’il renferme.

De l’opinion de deux substances essentiellement différentes et pourtant unies dans l’homme. Pourquoi les esprits ne se sentent-ils point eux-mêmes comme les corps ? pourquoi ne se communiquent-ils point indépendamment des organes corporels ? Si l’esprit n’agit que par les sens visibles, que sera-t-il quand ceux-ci ne seront plus ? s’il peut exister indépendamment du corps, pourquoi lui est-il assujetti ? pourquoi s’agrandit-il, repose-t-il, s’affoiblit-il avec lui ! etc. etc. etc. etc.

Que prouve-t-on en disant que la pensée est une ? Raisons de la répugnance que beaucoup d’hommes éprouvent à croire l’ame matérielle. Si l’on prétend que l’homme a une ame et que les autres animaux n’en ont point, quelle différence caractéristique