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SOMMAIRE
De la neuvième Rêverie.



Si l’homme, est né bon ou méchant. De l’extrême imperfection de notre morale ; des causes qui s’opposent à son avancement, ou plutôt qui l’empêchent d’abandonner les voies sur lesquelles elle s’est égarée, et de rétrograder pour se mettre dans sa direction naturelle. L’homme n’est point bon, il n’est point méchant, il est homme. S’il est bon ce n’est point dans notre sens ; il ne peut être bon que relativement ; sa bonté au sa perfection serait dans l’accord entre son espèce et les autres parties de l’univers.

Dans l’alternative de suivre la nature ou de la forcer à d’autres lois, on conçoit à peine que l’on ait pu entreprendre de détourner le cours universel des choses pour lui faire prendre la direction indiquée par quelques animalcules en délire. Du pouvoir limité de nos institutions même sur l’homme individuel. De la complication de causes dans tous les effets, naturels.