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trop sensibles qu’il consume, et des cœurs flétris qu’il ne peut plus faire jouir.

De l’automne, de ses jours abrégés, de son ciel calmé, de sa paix mélancolique. Comme elle convient à l’homme simple, à l’homme sage, à l’homme sensible et détrompé, aux cœurs vieillis avant le tems.

L’hiver attaché aux arts par le prétexte des besoins ; mais le facile été inspire le regret de la simplicité naturelle. Pouvoir de ces regrets ; pouvoir de ceux que réveilloient les accens du R. des V. dans le cœur des montagnards.

Des impressions faciles et profondes que tout produit sur l’homme sensible. De la vraie sensibilité, de ses perpétuelles agitations, de ses foiblesses et de sa dépendance. Dans quels hommes elle conduit à l’ennui de la vie.

Du malheur de l’homme à la fois sensible et détrompé. De l’opposition pénible qui règne en lui. De ses besoins sans objet. Comment l’inanimé même nourrit ses douleurs et l’entretient de ses regrets.