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n’entendirent l’appel des Polonais qu’au troisième coup de poing qui ébranlait la porte. Il faisait grand jour ; il était neuf heures.

« Quoi ? qu’est-ce ? que me veut-on ? s’écria Prudence à moitié endormie.

BOGINSKI.

Il est neuf heures, madame. Tante Bonbeck attend à dix. Faut partir bientôt.

PRUDENCE.

Je ne comprends pas. Comment Mme Bonbeck sait-elle que nous sommes ici ?

BOGINSKI.

Mon ami est allé hier soir ; il a lu l’adresse sur la lettre, a couru pour aider.

PRUDENCE.

Excellents Polonais ! vous serez récompensés ! Vite, monsieur, mademoiselle, levez-vous… Lavez-vous promptement et partons.

COZRGBRLEWSKI.

Pas partir sans manger ; pas sain à Paris sortir sans estomac plein. Voilà café prêt.

PRUDENCE.

Merci, chers sauveurs ! Cinq minutes et nous sommes prêts. »

La toilette ne fut pas longue ; un peu d’eau aux main et au visage, un coup de brosse aux cheveux emmêlés, et la porte fut ouverte par Prudence pour donner passage aux Polonais apportant un