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Louis. Ah ! tu commences déjà ? Va jouer avec Mathilde. (Louis, Henri, Jacques et Henriette veulent la faire sortir.)

Françoise, criant. Grand’mère, Grand’mère, au secours !

La grand’mère assoit Françoise à côté d’elle, et dit en riant :

« Là ! Te voilà en sûreté à présent. Tu ne t’en iras que lorsque tu le voudras. Soyez complaisants, mes chers enfants. Quand même elle bâillerait, qu’est-ce que cela vous fait ? »

Jacques. Mais, Grand’mère, ce n’est pas poli pour vous.

Grand’mère, souriant. Je te remercie, cher enfant, de ton observation qui pourrait être juste pour une autre ; mais moi, je ne me choque pas, et je sais que les enfants bâillent sans s’ennuyer. Ainsi, commençons. Placez-vous tous et écoutez.


I

DIEU CRÉE LE MONDE



Avant que Dieu eût créé le monde, il n’y avait ni hommes, ni animaux, ni terre.

Armand. Qu’est-ce qu’il y avait donc ?

Grand’mère, Excepté Dieu, il n’y avait rien du tout ; c’est ce qu’on appelle le vide ou le néant.

Paul. Et qu’est-ce qu’on voyait dans ce vide ?

Grand’mère. On ne voyait rien ; d’abord parce qu’il n’y avait personne pour voir, et ensuite parce qu’il n’y avait rien à voir.

Françoise. Ce pauvre bon Dieu ! Comme il devait s’ennuyer, sans y voir clair et sans pouvoir parler à personne !

Grand’mère. Non, chère petite ; le bon Dieu ne s’ennuyait