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C’est de Vienne que se répandit en Allemagne la renommée de Bruckner comme compositeur. Le public accueillit avec faveur ses grandes compositions, notamment ses trois premières symphonies. Et dès lors commença à se faire jour cette opposition, menée par le célèbre critique Hanslick, et qui prit Brahms comme porte-drapeau. En Allemagne, c’est à Arthur Nikisch et à Gustave Mahler que revient le mérite d’avoir fait connaître les œuvres de Bruckner. Le maître, qui sans relâche avait travaillé, sans s’inquiéter du bruit mené autour de lui et contre lui, s’éteignit à Vienne le 11 octobre 1896.

Anton Bruckner ne commença guère à être connu que dans sa cinquantième année : dix ans après, il était célèbre : cas tout à fait rare dans l’histoire des musiciens. Le nombre de ses œuvres n’est pas extrêmement grand ; mais ces œuvres sont de la plus haute importance et de la plus haute valeur. Le Dr Louis, dans son livre récent[1], nous montre que l’œuvre véritable du maître, ce sont ses 9 Symphonies

  1. A. Bruckner, chez Georges Müller à Munich.