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28 août 1911. — Nouvelle aventure ! nouvelle histoire un peu vexante pour ma perspicacité. Comment ai-je pu comparer René Leys à Robert Hart et même à Marco Polo ? Comment ai-je accouplé cet admirable fils d’épicier belge à ce petit commis anglais et au neveu des marchands vénitiens ? Je n’aurais pas dû lui dire : vous êtes aussi fort que Robert Hart et Marco Millioni ! Je lui fais toutes mes excuses, il fallait dire : vous êtes allé plus loin, dans la pénétration de la Chine, que tous les Européens connus et à connaître… Vous avez atteint le cœur du milieu du Dedans — mieux que son cœur : Son lit.

Et voici que ce roman secret et policier, — si jamais il m’incombait l’indécente hypothèse de l’écrire, — voici que ce roman vient tout d’un coup d’avouer son héros, véritable, authentique, vivant : en la personne de l’oiseau le plus rare de tous les romans bleus et roses des deux mondes : le Phénix ! Ce héros est une héroïne. Ce Phénix est femelle. Déjà, j’en ai trop dit : tout lecteur chinois de ces notes a dû comprendre ; mais, ayant compris, je doute qu’il ait fait comme moi : qu’il ait cru. Il faut