de bois laquées de rouge, et surtout le plafond lourd et riche, caissonné, ouvragé, niellé, minutieusement compartimenté et menuisé, ne meublait ce vide et cette absence à l’égal d’un trésor royal attendant le souverain…
C’est à ce plafond que je remonte, le nez en l’air, le visage indécemment renversé, — quand je ne sais qui me pousse du coude, et me fait revenir à terre. Il est temps. À deux pas de moi, je L’aperçois, seul, sur son estrade basse, et nous tous, deux pieds au-dessous de Lui. Les trois premières inclinaisons sont faites. Je puis relever la tête et le regarder…
Mais d’abord, d’où est-il sorti, ou entré en scène ? Au fond de la muraille nord, il y a bien cette porte basse, voilée d’une tenture bleue qui vient de retomber sans bruit…
Jeune, gras, l’air très doux. C’est donc à lui que l’on s’attaque ? Lui, si peu « offensif ». Je le dévisage à souhait pendant que s’échange entre notre Ministre, un interprète et lui, la conversation obligée : — compliments, souhaits de santé, le meilleur souvenir à notre Président de la République… — Il est vêtu du petit costume de cérémonie, ou plutôt du costume de deuil. Il n’y a pas encore trois années officielles depuis que son frère, Empereur de la Période Kouang-Siu, s’en est allé, par ordre souverain, régner dans le Ciel des Sages…
C’est donc à celui-ci que l’on en veut ! Comme il a l’air doux, et la figure ronde sous le chapeau