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avec nous, et n’auraient assez de mépris pour le spectacle où je prétends vous complaire. Ce ne sont pas les Bons Empereurs que j’ai charge de peindre ici. Saluons les, en passant, saisis d’un respect historique. Arrêtons nous devant les autres.

Les autres, ces ruineux, ces destructeurs, Derniers de chaque fin dynastique, ces Fils mauvais du Ciel qui s’en vont, « ceintures dénouées, par les chemins exécrables »… vous conviendrez qu’ils ne sont pas moins dignes d’être vus, n’étant pas moins nécessaires ! On louange les Premiers en les nommant Fondateurs, Rénovateurs, Justiciers, Mandataires du haut et pur Seigneur-Ciel… Mais comment donc rénover, comment restaurer l’ordre sans tout d’abord instaurer le désordre ? Comment s’éprendre de la justice et exciter les beaux exploits pour elle si l’Injuste de temps à autre ne règne en dansant sur le monde ? Comment obtenir le Mandat, si des précurseurs à rebours, dévoués plus qu’à la