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EURYDICE

Qu’elle s’ouvre ! Qu’elle t’obéisse !

ORPHÉE

Ne crains-tu pas que l’air vibrant, l’air sonnant, l’air plein de flammes ne te brûle ?

EURYDICE

Ah ! qu’il me brûle !

ORPHÉE

Tu es secouée d’angoisse espérante… Tu es prise à la gorge d’un effroi…

Dis-moi, de quoi donc as-tu peur ?

EURYDICE

J’ai peur de te décevoir, ô Maître, ou d’être déçue par moi.

Le moment où je vis m’emporte, et j’ai peur de celui qui viendra.

ORPHÉE

Qu’il soit donc !