Page:Segalen - Orphée-Roi.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.

EURYDICE

Tu es si loin. Tu es si étranger… Tu n’es pas un dieu même, descendu, ou ressuscité ?

Mais s’il est vrai que tu fais vivre et danser la montagne,

Si tu daignes enfin être Roi,

Secoue ces piliers et ces voûtes et tout le Palais consterné de ton silence !

Qu’il retentisse ! Qu’il t’obéisse ! Qu’il s’écroule et qu’il m’écrase si tu peux en retrouver ta joie !

Un arrêt. Un temps d’exaltation suspendue…
Puis
ORPHÉE

ressaisissant comme de très loin la Voix, avec un espoir :

Qui t’a enseignée ? Qui t’a révélée ?

Comment sais-tu que je ne suis pas dieu ?