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MAÏMA, avec émotion et à voix haute.

Seigneur Saëb, vous n’oublierez pas que la garde de Barkouf vous est confiée… (Regardant Bababeck.) Des complots se trament, dit-on, contre ses jours… et jusqu’à ce que les conjurés soient découverts et punis, vous ne le quitterez ni le jour ni la nuit !…

SAËB.

Merci !…

PÉRIZADE, avec colère.

Par exemple !

MAÏMA, avec force.

C’est son ordre.

SAËB.

Je cours où mon devoir m’appelle !

PÉRIZADE.

Votre devoir !… Et moi, monsieur, et votre femme !

SAËB, s’inclinant avec respect.

On doit obéir à son maître !

(Il s’éloigne.)

PÉRIZADE, bas à Bababeck, avec colère.

Mais un pareil tyran, mon père, ne doit pas durer plus de vingt-quatre heures, et dès aujourd’hui même…

BABABECK, de même.

Silence, ma fille… Rapportez-vous-en à ma prudence pour tout oser… sans rien compromettre. Les Tartares seront maîtres ce soir d’une des portes de la ville et d’ici là le grand Kaïmakan aura vécu !

PÉRIZADE.

Comment cela ?

(Un appel de trompettes se fait entendre.)