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BALKIS.

Le jeune homme ?

MAÏMA.

Non, mon chien… et si dévoué, si fidèle !

BALKIS.

Ton chien ?

MAÏMA.

Non, l’autre ou plutôt tous les deux, et voilà qu’un beau jour, des soldats bien habillés voulurent m’acheter mon chien. Et comme je refusais, malgré mes cris et les siens, ils l’enlevèrent de force.

BALKIS.

Mais l’autre au moins, l’autre t’est resté ?

MAÏMA.

Un malheur n’arrive jamais seul ; il n’est plus revenu.

BALKIS.

On te l’aura enlevé aussi.

MAÏMA.

J’en ai peur ; ils étaient si beaux tous les deux ! et voilà, ma chère, comment je me suis trouvée sans amant et sans chien.

BALKIS.

Ils reviendront ! Une fois que ça connaît le chemin… et que ça veut revenir, rien ne les en empêche ! mais je te laisse ; décidément, je suis inquiète de ne pas voir Xaïloum.

MAÏMA.

Et pourquoi ?

BALKIS.

Je viens d’acheter pour mon commerce une grande voiture d’oranges que j’ai laissée là-bas sur la place du palais, faute de bras pour l’emmener… j’attendais pour cela Xaïloum… Ah ! quel bonheur ! c’est lui, je l’entends.