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Scène II.

ANCKARSTRŒM, DE HORN, WARTING, ayant chacun une épée. Ils saluent froidement Anckarstrœm, qui va fermer la porte du fond, revient, leur montre deux fauteuils, les invite à s’asseoir et en fait lui-même autant.
TRIO.
ANCKARSTRŒM, après avoir regardé avec soin autour de lui.
––––––Nous sommes seuls, écoutez-moi.

(Lentement et examinant attentivement de Horn et Warting.)

––Je connais vos desseins, vous conspirez.

(Tous deux font un geste de surprise, et Anckarstrœm retient par la main Warting, qui veut se lever.)

––Je connais vos desseins, vous conspirez. Silence !
––Vous conspirez tous deux contre, les jours du roi !
DE HORN.
––Qui vous l’a dit ?
ANCKARSTRŒM, montrant des papiers qui sont sur la table.
––Qui vous l’a dit ? La preuve en est en ma puissance.
WARTING.
––J’entends, et vous voulez, habile à vous venger,
––Dénoncer nos projets ?
ANCKARSTRŒM, à demi-voix, et avec une fureur concentrés.
––Dénoncer nos projets ? Je veux les partager !
WARTING, souriant avec dédain.
––Anckarstrœm pense-t-il qu’ainsi l’on nous abuse ?
DE HORN, de même.
––Nous croit-il en son cœur dupes de cette ruse ?
ANCKARSTRŒM, brusquement.
––Oui, je vous suis suspect, et vous doutez de moi.
––Aussi point de serments, les effets feront foi !