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— Par l’ame d’Alpine, dit Roderic, ces nouvelles me réjouissent ; j’aime à combattre des ennemis dignes de moi... Quand se mettront-ils en marche ?

— Demain ils viennent nous défier au combat. — Ils trouveront des glaives prêts à les recevoir !

Mais, dis — moi, n’as-tu rien appris des dans alliés d’Earne ? Soutenus par eux, nous pourrions attendre L’ennemi sur les revers du Benledi... Tes yeux me disent qu’il ne t’est parvenu aucun rapport fidèle ; c’est bien ! Les guerriers du clan d’Alpine défendront les défilés des Trosachs ; nous combattrons dans les gorges du loch Katrine, à la vue de nos mères et de nos filles, chacun de nous :pour ses foyers domestiques, le père pour son enfant, le fils pour son père, l’amant pour sa maîtresse... Mais est-ce l’air vif de la brise qui fait couler cette larme de mes yeux, ou serait-elle un triste présage de terreur et de doute ? Non, non ! La lance saxonne ébranlera plus t6t le Benledi sur sa base, que le doute et la terreur ne pénétreront dans le cœur de Roderic ! Il est impénétrable comme mon fidèle bouclier. Que chacun demeure à son poste ; mes ordres sont donnés.

Le pibroc résonne, les rangs se forment, les claymores étincellent, les bannières se déploient ; tout se meut au. seul regard du Chef.

— Moignons-nous du tumulte de la guerre, et retour, nous à la caverne de Coir-Uriskin.

IX.

Oà est Douglas ?-II est parti... Hélène, assise sur un rocher près de la grotte, gémit tristement, et semble à peine écouter le vieux barde, qui cherche à la consoler. par de flatteuses paroles.

— Ma fille, disait Allan — Banc, tu peux m’en croire, Douglas reviendra ; il reviendra plus heureux. Il était temps qu’il allât chercher plus loin un asile contre les

394 LA DAME DU LAC.

dangers de la guerre, quand l’essaim belliqueux des guerriers d’Alpine est intimidé par l’approche de l’orage. La nuit dernière j’ai vu les navires de Roderic flotter long-temps à la lueur des torches, et fendre avec rapidité l’onde paisible, tels que ces éclairs lancés par les feux étincelans du nord. J’ai remarqué ce matin tous ces bâtimens, amarrés en rangs pressés dans la haie de l’île solitaire, comme une famille d’oiseaux aquatiques tapis dans un marais, quand le vautour plane dans les cieux. Si cette race farouche n’ose pas braver le péril sur la t