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IVANHOÉ.

À ces mots, il sortit de l’appartement, suivi du précepteur, qui voulait le surveiller et le fortifier dans sa résolution ; car il prenait un vif intérêt à la renommée de Bois-Guilbert. Il s’attendait bien à faire son profit de la promotion du chevalier à la dignité suprême de l’ordre, sans compter l’avancement dont Montfichet lui avait donné l’espoir, sous la condition qu’il contribuerait à la condamnation de la malheureuse Rébecca. Cependant, quoique en combattant les sentiments de compassion auxquels son ami était près de céder, il eut sur lui tout l’avantage que possède un caractère astucieux, posé et égoïste, sur un homme agité par des passions violentes et opposées. Il fallut tout l’artifice de Malvoisin pour maintenir Bois-Guilbert dans le parti qu’il venait de prendre. Il fut obligé de le garder de près pour l’empêcher de renouveler ses projets de fuite, et pour intercepter toute communication entre le grand maître et lui, de peur qu’il ne s’ensuivît un éclat scandaleux. Il fut encore obligé de réitérer de temps en temps tous les arguments dont il s’était servi pour prouver que, en se présentant comme champion dans cette occasion, Bois-Guilbert suivait la seule voie par laquelle il pût se sauver de la dégradation et de la honte sans influer en aucune manière sur le destin de Rébecca.

XL

Quand le chevalier noir, car il faut reprendre la suite de ses aventures, eut quitté le Trysting-tree[1] du généreux outlaw, il se rendit à une maison religieuse des environs, appelée le monastère de Saint-Botolph, où Ivanhoé blessé

  1. Arbre du rendez-vous.