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IVANHOÉ.

Dis à Stéphen Wetheral, à Broad Thoresby et aux trois lances de Spyinglaw de venir me trouver sur-le-champ ; que le chef des éclaireurs, Hugh Bardon, se tienne prêt à recevoir mes ordres. Adieu, mon prince, jusqu’à un temps meilleur.

En disant ces mots, il sortit de l’appartement.

— Il part pour arrêter mon frère, dit le prince Jean à de Bracy, avec aussi peu de remords que s’il ne se fût agi que de la liberté d’un franklin saxon. J’espère qu’il suivra nos ordres et qu’il aura pour la personne de notre cher frère Richard tout le respect convenable.

De Bracy ne répondit que par un sourire.

— Par l’auréole de Notre-Dame ! s’écria le prince Jean, nos ordres à cet égard ont été formels, quoique peut-être tu ne les aies pas entendus, les ayant donnés à l’écart, dans l’embrasure de la fenêtre. Nos recommandations de respecter la vie de Richard sont très claires et très positives, et malheur à la tête de Waldemar s’il les transgresse !

— Je ferais bien alors de me rendre chez lui, dit de Bracy, et de lui réitérer plus positivement le désir de Votre Grâce ; car, puisque cette instruction a complètement échappé à mon oreille, il se pourrait qu’elle ne fût pas parvenue non plus à celle de Waldemar.

— Non, non, dit le prince Jean avec impatience, je te promets qu’il m’a entendu ; d’ailleurs, j’ai d’autres occupations à te confier. Viens, Maurice, laisse-moi m’appuyer sur ton épaule.

Ils firent un tour par la salle dans cette attitude familière, et le prince Jean, avec un air de la plus intime confidence, ajouta :

— Que penses-tu de ce Waldemar Fitzurze, mon cher de Bracy ? Il s’attend à être notre chancelier ; certainement, nous ferons plus d’une réflexion avant de donner un emploi de si haute importance à un homme qui montre évidemment combien il respecte notre sang, par son empressement à se charger de cette entreprise contre Richard.