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IVANHOÉ.

mais en ce moment, des affaires pressantes et importantes m’éloignent de ta demeure. Au surplus, quand j’y viendrai, il se peut que je te demande un sacrifice qui mette ta générosité à l’épreuve.

— Il est accordé d’avance, s’écria Cédric en frappant de sa main ouverte sur la paume gantelée du chevalier noir ; il est accordé d’avance, dût-il exiger la moitié de ma fortune !

— N’engage pas ta parole si légèrement, reprit le chevalier au cadenas ; cependant, j’espère bien obtenir le don que je demanderai. En attendant, adieu !

— Il me reste à te dire, ajouta le Saxon, que, pendant les funérailles du noble Athelsthane, je résiderai dans les murs de son château de Coningsburg. Il sera ouvert à tous ceux qui voudront prendre part au banquet mortuaire, et je parle au nom de la noble Édith, mère du malheureux prince… Le château de Coningsburg ne sera jamais fermé à celui qui s’est efforcé si courageusement, quoique sans succès, de délivrer son fils du fer et du joug des Normands.

— Oui, sire, s’écria Wamba, qui avait repris son poste auprès de son maître, il y aura là un grand festin. C’est dommage que le noble Athelsthane ne puisse assister au banquet de ses funérailles ; mais, continua le bouffon en levant gravement les yeux vers le ciel, il soupe ce soir dans le paradis, et, sans doute, il y fait honneur à la bonne chère.

— Tais-toi et va-t-en ! dit Cédric, dont la colère, à cette plaisanterie inopportune, fut tempérée par le souvenir des services récents de Wamba.

Rowena salua gracieusement le chevalier au cadenas en signe d’adieu ; le Saxon invoqua pour lui la bénédiction de Dieu ; puis il se mit en route à travers une large clairière de la forêt.

À peine les avait-on perdus de vue, qu’un cortége se montra tout à coup dans le bois vert, fit lentement le tour