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IVANHOÉ.

couche, quand il n’y aurait plus qu’un seul sujet fidèle en Angleterre ! Je me battrai pour les droits de Richard avec le meilleur d’entre eux, et, s’il le faut, deux contre un.

— Mais, afin que vous, vous puissiez le faire, dit Rébecca en lui touchant l’épaule de sa main, il faut maintenant observer mes recommandations et rester tranquille.

— C’est vrai, jeune fille, reprit Ivanhoé, et je resterai aussi tranquille que le permettront ces temps agités. Et que savez-vous de Cédric et de sa famille ?

— Son intendant, répondit la juive, est venu il y a peu de temps, tout essoufflé, demander à mon père certaine somme pour prix de la laine provenant de la tonte des troupeaux de Cédric, et j’ai appris de lui que Cédric et Athelsthane de Coningsburg avaient quitté le palais du prince Jean profondément irrités, et qu’ils étaient sur le point de retourner chez eux.

— Est-ce qu’une dame les accompagnait au banquet ? demanda Wilfrid.

Lady Rowena, dit Rébecca répondant à la question avec plus de précision qu’elle n’avait été faite, lady Rowena ne s’est pas rendue au banquet du prince ; et, d’après ce que l’intendant nous a dit, elle s’est remise en route pour Rotherwood avec son tuteur Cédric ; quant à votre fidèle écuyer Gurth…

— Ah ! s’écria le chevalier, tu connais son nom ? Mais oui, ajouta-t-il sur-le-champ, tu le connais, et ce n’est pas étonnant, car c’est de ta main, et, j’en suis convaincu maintenant, de ta généreuse bonté qu’il a reçu cent sequins, pas plus tard qu’hier.

— Ne parlons pas de cela, dit Rébecca en rougissant beaucoup ; je vois combien il est facile à la langue de trahir ce que le cœur veut cacher.

— Mais cet or, s’écria Ivanhoé gravement, mon honneur est intéressé à le rendre à votre père !

— Il en sera ce que vous voudrez, dit Rébecca, quand huit jours se seront écoulés ; mais ne parlez pas de cela