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partenait à aucun des quatre ordres réguliers ; sur l’épaule droite du manteau était découpée une croix en drap blanc d’une forme particulière. Ce vêtement cachait une chose qui, de prime abord, paraissait jurer avec sa forme, à savoir une cotte de mailles de fer avec des manches et des gantelets du même métal, curieusement plissés et entrelacés, et aussi flexibles aux membres que ceux que l’on fait aujourd’hui avec de moins rudes matériaux sur un métier à bas ; le haut des cuisses, que les plis de son manteau laissaient visible, était couvert aussi de cotte de mailles ; les genoux et les pieds étaient défendus avec des plaques d’acier ingénieusement superposées les unes aux autres, et des guêtres de mailles, montant depuis la cheville jusqu’aux genoux, protégeaient les jambes et complétaient l’arme défensive du cavalier. À sa ceinture il portait une dague longue et à deux tranchants, seule arme offensive qu’il eût sur lui.

Il montait, non pas une mule comme son compagnon, mais un vigoureux cheval de fatigue, pour épargner son vaillant cheval de bataille, qu’un écuyer, menait derrière lui tout harnaché pour le combat, avec un chanfrein et une armure de tête ayant une pointe sur le front ; à l’un des côtés de la selle pendait une courte hache richement ciselée et damasquinée ; à l’autre, le casque empanaché du cavalier avec un capuchon de mailles, et une de ces épées à deux mains dont se servaient les chevaliers à cette époque. Un second écuyer tenait droite la lance de son maître, à l’extrémité de laquelle flottait une petite banderole ou drapeau portant une croix de la même forme que celle qui était brodée sur le manteau. Le même portait, en outre, le petit bouclier triangulaire, assez large à son sommet pour protéger la poitrine, et, à partir de là, s’amincissant en pointe ; ce bouclier était recouvert d’un drap écarlate qui en voilait la devise.

Ces deux écuyers étaient suivis de deux autres serviteurs dont les visages bronzés, les turbans blancs et la