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IVANHOÉ.

c’était quelque autre compagnon qui l’avait sous sa garde ; et, quand on commença à se dire à l’oreille, les uns aux autres, que Gurth avait en effet disparu, on attendait une attaque si imminente de la part des bandes d’outlaws, qu’on ne jugea pas convenable de faire grande attention à cette circonstance.

Le sentier par lequel la troupe s’avançait était devenu si étroit, qu’on ne pouvait passer, sans être incommodé, plus de deux cavaliers de front.

Ce sentier descendait dans un vallon traversé par un ruisseau dont les bords étaient marécageux et couverts de petits saules.

Cédric et Athelsthane, qui marchaient en tête de l’escorte, virent le danger d’être attaqués dans cette passe ; mais, comme ils n’avaient ni l’un ni l’autre beaucoup d’expérience de la guerre, il ne leur vint pas à l’esprit de meilleur expédient pour prévenir ce danger que de s’avancer dans le défilé aussi vite que possible.

Marchant donc sans beaucoup d’ordre, ils venaient de traverser le ruisseau avec quelques-uns de leurs serviteurs, quand ils furent attaqués par-devant, par-derrière et sur les flancs avec une impétuosité à laquelle, dans leur position confuse et non préparée, il était impossible d’offrir une résistance efficace.

Le cri de « Dragon blanc ! dragon blanc ! Saint Georges pour la joyeuse Angleterre ! » cri de guerre adopté par les assaillants, comme appartenant à leur faux rôle d’outlaws saxons, se fit entendre de tous côtés, et de tous côtés aussi parurent les ennemis avec une rapidité d’attaque qui semblait multiplier leur nombre.

Les deux chefs saxons furent faits prisonniers en même temps, et chacun avec des circonstances ressortant de leur caractère.

Cédric, au moment où l’ennemi parut, lança le javelot qui lui restait, lequel, mieux dirigé que celui qu’il avait lancé à Fangs, cloua l’homme contre un chêne qui se trouvait par