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solides que donne un estomac bien nourri. M. S… partit en me comblant de bénédictions et en me laissant ses lettres, dont chacune était un témoignage de reconnaissance.

Aussi mon étonnement fut-il grand, lorsqu’au bout d’un mois, je reçus, d’une espèce d’avocat anglais, une réclamation au nom de M. S…

Il demandait trois mille francs de dommages et intérêts pour la position que je lui avais fait perdre à Londres, et comme indemnité du séjour infructueux qu’il avait fait près de moi.

Je répondis à l’homme d’affaires que la position que j’avais fait perdre à M. S… était une place sur un lit d’hôpital, et que, cette place, il serait toujours à même de la retrouver ; que, quant à son séjour près de moi, il lui avait rapporté mille francs en trois mois, plus la table et le logement ; — ce qui faisait que je me bornais à lui souhaiter pendant toute sa vie de pareilles infructuosités.

Je me croyais, par cette réponse, débarrassé de M. S…, lorsque je reçus une lettre de ce même avocat me disant :

1o Que M. S…, homme religieux, puritain, de principes sévères, avait quitté ma maison, choqué des mauvais exemples que je donnais à mes contemporains, et que, si pur qu’il fût de cœur et si chaste qu’il fût de corps, il eût, en restant seulement huit jours de plus, perdu son âme au contact de mes débordements !

2o Qu’en conséquence, et pour l’édification de la France, il allait, si d’ici à huit jours je ne lui envoyais pas les trois mille francs demandés, faire un livre qu’il intitulerait les Mystères de la rue d’Amsterdam.

Je répondis à l’avocat :

— Monsieur, encouragez votre client à faire cette publi-