Page:Schweitzer - J. S. Bach, le musicien-poète.djvu/369

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le langage musical des chorals 343 -te 9±rriHzr^ :iJi^^r^r^

â^=R

Dans le chant de la résurrection „Erstanden ist der heilge Christ" No. 14, la basse fait entendre le motif :

î=

L’apparition des anges dans les chorals „Vom Himmel hoch" (V No. 49), et „Vom Himmel kam" (V No. 50), est dé- crite par un charmant désordre de gammes ascendantes et descendantes. Même description dans les variations en Canon sur un choral de Noël (V p. 92-101), dans une fughetta sur „Vom Himmel hoch" (VII No. 54), et dans une simple harmonisation de ce choral (V p. 106). En traitant le Gloria, Bach n’oublie jamais qu’il s’agit du chant des anges : il n’écrit sur cette mélodie que des duos ou des trios d’une grâce in- finiment charmante (VI No. 3-11) ; à deux reprises même, (VI No. 5 et No. 10), l’impression purement musicale souffre de cette extrême complaisance descriptive du maître, qui trop exclusivement s’abandonne à la description du mouvement gracieux qui doit représenter les anges apparaissant et dis- paraissant dans les nuages. D’autres fois, il s’amuse à décrire leur disparition par des cadences ascendantes (VI No. 8, 1 et 1 1). Le texte du choral „Ach wie fliichtig, ach wie nichtig* V No. 1, compare la vanité des choses d’ici bas au brouillard que nous voyons se former et disparaître aussitôt’. Cette fois encore, c’est par un ingénieux mouvement de gammes que le maître traduit cette image ; vingt ans plus tard, il écrira sur ce même choral (Cantate No. 26), un chœur qui ne sera qu’une sorte d’agrandissement de ce petit tableau musical. Le même dessin, en plus vigoureux, se retrouve 1, Ach wie fltichtig, ach wie nichtig, Ist der Menschen Leben, Wie ein Nebel bald entstehet und auch wieder bald vergehet, So ist unter Leben, sehet.