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le monde comme volonté et comme représentation

tion, rien de plus facile, l’expérience l’a prouvé ; et à qui sera tenté de le faire, je souhaite désormais encore bien du plaisir.

Cependant l’élimination ci-dessus annoncée de deux sujets importants nous laisse un certain espace dans ce quatrième livre de compléments. Nous n’en serons pas fâchés. Dans mon dernier livre, en effet, se pressent aussi les solutions de ces problèmes qui nous tiennent au cœur avant tout, ces résultats suprêmes qui, dans chaque système, forment comme la cime de la pyramide : aussi ne refusera-t-on pas une plus large place à toute étude destinée à les établir plus solidement ou à les développer avec plus d’exactitude. De plus, on a cru pouvoir ici soulever encore et rattacher à la doctrine de « l’affirmation de la volonté de vivre » une question laissée intacte par nous, dans le corps même de notre quatrième livre, à l’exemple de tous les philosophes, nos prédécesseurs : c’est la question du sens intime et de la nature propre de cet amour sexuel, qui s’exalte parfois jusqu’à la passion la plus violente. Il peut sembler paradoxal de faire rentrer une telle question dans la partie de la philosophie qui traite de la morale : il ne le semblerait pas si on avait reconnu la véritable importance du sujet.