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Émerance. — C’est vrai que je ne l’aimais plus… puis, ça a changé et je l’ai aimé encore plus.

Monsieur. — Eh bien, tu vas le désaimer, et voilà tout !

Émerance (stupéfaite). — Que je… ?

Madame. — Oui.

Émerance (larmoyante). — Ce n’est pas possible ce que j’entends…

Monsieur. — C’est nécessaire, Émerance. Vous savez que vos bons parents sont les juges naturels de votre bonheur et vous ne pouvez pas être heureuse avec un jeune homme qui a honte d’aboyer après vous.

Émerance. — Et c’est pour ça qu’il faut que je le désaime ?

Madame. — Pour ça, Émerance, et parce qu’il faut que tu en aimes, tout de suite, un autre.

Émerance. — Tu vas voir que ça va être encore ce Hector…

Monsieur. — Tu as quelque chose à reprocher à ce jeune homme ? C’est un parti fort convenable, je pense. Enfin, pleurniche si tu veux, mais dès la semaine prochaine, tu seras fiancée à Hector Ramelin.

Madame. — Merance ! vraiment je ne te comprends