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Madame Dumortier. — Quand on pense, par exemple, que l’ancien directeur n’était pas marié avec la directrice et que nous devions saluer une femme pareille, quand nous passions devant le contrôle !…

Monsieur Brayant. — Cette fois, vous pouvez avoir tous vos apaisements. Monsieur Michel, le ténor, est un garçon on ne peut plus honnête et qui ne chante que pour nourrir sa pauvre vieille mère aveugle.

Madame Brayant (émue). — Pauvre Monsieur Michel !

Madame Dumortier. — Mais, heureuse mère !

Jean. — D’être aveugle ?

Madame Dumortier (tranchante). — Jean, je n’aime pas ce genre de plaisanteries…

Monsieur Brayant. — On m’a même assuré qu’il était fils d’une excellente famille et que son père, un respectable fonctionnaire, décoré de la Légion d’honneur, était dans son temps sous-chef de gare à Dijon.

Madame Dumortier. — Avant-hier, au magasin, un employé des bureaux de l’hôtel de ville — ils connaissent tout ça, n’est-ce pas, ces messieurs ? — me soutenait qu’il était fils d’un sous-brigadier des douanes.