Page:Schoonbroodt - Une petite bourgeoise, 1916.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Madame Ramelin. — Une soirée vraiment délicieuse. Ces représentations du lundi sont d’un mondain.

Jean (gaffeur). — Le lundi, n’est-ce plus représentation à demi-prix ?

Madame Brayant. — C’est à demi-prix, Monsieur Jean, mais au grand théâtre, ce sont les jours les plus honnêtes. On n’y voit que des gens bien.

Madame Dumortier. — Ne parlons pas de la toilette. C’était une toilette !…

Madame Ramelin. — Et votre Émerance est sortie à chaque entr’acte. Il fallait voir l’animation des corridors… Il y avait là des tas de messieurs qui avaient mis leur buse au vestiaire et qui se promenaient avec leurs gants dans leur main.

Madame Dumortier. — On se serait cru au Grand Opéra…

Jean. — Et pendant la pièce, Mademoiselle Émerance, qu’est-ce qu’on a fait, pendant la pièce ?

Émerance (délicieusement vraie). — J’ai mangé tout un sachet de pralines de chocolat que maman m’avait payées.

Madame Brayant. — Notre Émerance aime tant les bobonnes, da…

Jean (souriant). — Elle a bien raison, chère madame.