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dire : Voici cette place laissée par ma maman morte, morte au foyer familial qu’elle n’a jamais quitté, ne fût-ce qu’une seconde, si vous la voulez occuper, prenez-la, ma petite Pauline… Si je vous dis cela, croyez-vous que je vous aime comme vous avez rêvé d’être aimée un jour ?

Pauline. — Oui, Jean. Je crois et je vous aime aussi et depuis longtemps, vous le savez.

Jean. — Pauline, vous serez ma femme, n’est-ce pas ?

Pauline. — J’aime et respecte votre père, Jean. Je serai sa fille.

Elle tend le front, et Jean, timidement, y pose un chaste baiser.

Comme c’était le carnaval, Jean traita, ce soir-là, Dumortier son père et Pauline. Il fit monter un flacon de vieux vin et s’en fut chercher des pâtisseries. Il descendit donc et s’en fut rapidement aux boulevards pour faire ses petites emplettes. Rue du faubourg Montmartre, il rencontra son ami Hector.

Jean. — Hector ! Où vas-tu si vite ?

Hector (gaîment). — Au Bal Tabarin, mon vieux. Je ne suis pas venu à Paris pour voir le carnaval sans voir le dit carnaval. Il bat son plein maintenant et je m’en paie une tranche… une tranche. Viens-tu bostonner avec Totor ?…